Les lois de l’hospitalité
Note
UNE SÉRIE DE RENCONTRES ET DE HASARDS
Au début de l’automne 2007, j’ai rencontré Olivia Rosenthal parl’intermédiaire de Guy Walter et de Catherine Bouvard, initiateurs de ce projet. Nous nous sommes risquées dans cette aventure sans connaître nos travaux respectifs mais avec l’intuition d’une complicité possible et piquées par la pertinence de la proposition. En janvier 2008, à partir d’entretiens qu’elle réalise avec 20 personnes dont le français n’est pas la langue maternelle, Olivia Rosenthal écrit Les lois de l’hospitalité, une pièce composée de dix chapitres. Début mars, je rencontre à mon tour toutes les personnes qui souhaitent jouer Les lois de l’hospitalité. Certaines ont participé aux entretiens, d’autres non. Je ne fais aucun choix parmi ceux qui désirent jouer, je les accepte tous. La plupart d’entre eux ne sont jamais montés sur scène. Je prends en compte les personnalités de chacun, leur manière de parler français, de parler leur langue maternelle, leurs disponibilités, les complicités qui se créent, pour construire au fur et à mesure le spectacle. J’espère ainsi que l’oreille du spectateur sera attentive au tremblement de la voix, à la fragilité du corps, à l’épreuve d’autant plus grande pour des acteurs non professionnels d’être là devant des gens inconnus et étrangers. En avril, nous jouons séparément les dix chapitres des Lois de l’hospitalité , en préambule de tous les spectacles du week-end « ça tchatche ! ». Le dispositif est toujours le même : nous jouons dans un décor qui n’a pas été conçu pour nous puis démontons notre « espace » pour aller jouer dans une autre salle. Notre scénographie, définie au sol par un rectangle blanc et dans sa profondeur par une toile sombre, évoque, dans sa simplicité, la photo d’identité. Chaque chapitre est un tableau, un portrait qui révèle la singularité et la beauté de chacun.