Photo de Marie Vialle, comédienne et metteuse en scène.

En 2003, Marie Vialle se lance dans la mise en scène avec la création du Le Nom sur le bout de la langue de Pascal Quignard, texte qu’elle voulait interpréter. « Ce texte, dont le cœur est le langage qui fait défaut, opérait comme un retour, sur la mémoire, la peur de perdre le mot, et cela lui permettait de mettre en scène la part inconsciente, invisible du langage. « Pour la première fois, je mettais en scène un texte qui n’est pas écrit pour le théâtre et cherchais à rendre sensible une pensée. C’est-à-dire mettre en scène ce fond du conte, « le langage défaille en nous » sans situation, sans « rôle ».  Je débordais du théâtre, avec le corps, la musique, le silence, tout en s’appuyant sur l’écriture intense de Pascal Quignard. »

A l’initiative des Subsistances à Lyon en 2006, elle fonde la compagnie « sur le bout de la langue » à l’occasion de la création de Triomphe du temps pour se permettre de continuer son parcours d’actrice et d’avoir un outil pour réaliser ses projets de manière autonome.

Suite à une commande des Subsistances, elle rencontre d’Oliva Rosenthal, et met en scène Les Lois de l’hospitalité dans deux versions différentes, la première avec des amateurs, et la deuxième avec cinq danseuses. Une fois encore, la question du langage (les langues maternelles), de l’altérité, et du corps se trouve au centre du projet.

Puis elle poursuit son compagnonnage avec Pascal Quignard, avec la création de Princesse vieille reine et de La Rive dans le noir. Dans cette dernière pièce ils sont ensemble sur scène aux côtés d’une chouette et une corneille.

Elle commence à adapter et à écrire avec Les vagues les amours c’est pareil spectacle qu’elle conçoit d’après un discours de David Foster Wallace « C’est de l’eau ». Pour elle, il s’agissait d’affirmer une pensée et de l’incarner à travers la féminité, la sensualité, l’intimité. « Je voulais naviguer du discours au récit intime dans un corps qui n’est pas le corps « neutre » du masculin. Inventer des rôles, oser prendre la parole, mettre en scène son propre questionnement et continuer à creuser la question de l’altérité. »

Avec Dans ce jardin qu’on aimait, elle  poursuit avec David Tuaillon le travail d’adaptation et d’écriture. L’équipe de création s’élargie, et  elle invite un autre « acteur » Laurent Poitrenaux a créer avec elle le spectacle.


Parcours

Formée à l’École de la rue Blanche – devenue l’ENSATT – puis au Conservatoire national supérieur d’art dramatique, elle joue sous la direction de nombreux metteurs en scène, notamment Luc Bondy, André Engel, Alain Françon, Jean-Michel Rabeux et Jean-François Sivadier, Marie-Louise Bischofberger, Renaud Cojo… Parallèlement, des réalisateurs tels que Thomas Bardinet, Vincent Dietschy et Christine Dory la portent à l’écran. En 2003, munie de son violoncelle, elle s’empare du Nom sur le bout de la langue de Pascal Quignard. Une collaboration fidèle s’entame entre l’écrivain et la comédienne-metteuse en scène, entre langage et silence, entre musique et chant.

Artiste associée au 104 à Paris depuis 2018.

Nommée en tant que chevalier des arts et des lettres.

Marie Vialle est représentée par François Tessier, Agence Aimant
https://aimant.art/marie-vialle/